Chapitre V : Résurgences
2 participants
Page 1 sur 1
Chapitre V : Résurgences
Admin Mer 7 Mar - 13:11
[ Audio : https://www.youtube.com/watch?v=f27SlOFJ55M&feature=youtube_gdata_player ]
Il y a deux siècles…
La Pointe de Fer, Baie de Sombre,
Son nom est Khayyin, de la tribu des Lames Grises, un homme du désert élevé à l’ombre des tentes là où l’eau est plus précieuse que l’or. Mais ici, dans ce pays où les gens ne parviennent pas à prononcer son nom et se défie de son accent étrange, il n’est que Khay.
Sa cotte de maille fine et ses épaulettes en acier Valyrien arrachée au corps d’un beau monsieur qui l’avait pris de haut, encadre une longue chevelure lisse et noire et un visage taillé au couteau à la peau brunie par le soleil de Dorne. Ses yeux noirs sont entourés de marques de charbon qui empêche le soleil de se refléter et de le rendre aveugle puisque l’ennemi a choisi de débarquer avec l’astre du jour dans son dos. A ses pieds, la plage. Une des rares plages de sable fin de la Pointe de Fer. Un sable noir, qui s’insinue partout, qui étouffe les sons, qui donne un faux sentiment de sécurité.
Sur la plage, une vague de chair, d’acier, de rage et d’avidité. Une vague vomie par les flancs des boutres mouillant à quelques mètres dans les eaux peu profondes… Traçant dans les rangs des paysans qui tentaient de les bloquer des sillons de sang, de membres déchiquetés et de cris d’agonie, de peur, de rage.
Derrière Khay se tenait la Matriarche. Sa chevelure rousse flottant au vent pour unique bannière, cerclée d’une couronne d’argent aux gravures épurées. Le mercenaire se rappelait des mots qu’elle avait prononcés : « Arrêtez-les, exterminez-les, répandez la peur dans leurs ventres, et je fais de vous le premier de mes chevaliers… ».
Plus rien d’autre ne comptait en ce jour. Toute sa vie n’était que la préparation de ce moment, celui où il allait connaître la gloire… Ou plonger à jamais dans les ténèbres. Khay tira son épée hors du fourreau. Une lame longue, acérée, blanchie au sable de Dorne, à la garde en forme de Croissant de Lune traversée d’une pointe perpendiculaire à la poignée. Il se tourna vers ses hommes, tous de Dorne, tous des fils du Désert. Alors il hurla à leur endroit, dans la langue de leur tribu :
« Laï-ie morr’a ! »
« La Vérité aux survivants ! » Alors seulement ils abaissèrent leurs masques de bois ne possédant que deux fentes pour les yeux, et montèrent sur leurs chevaux couleur de miel pour fondre sur les barbares…
Flore s’éveille brusquement… Le front enfiévré d’une bataille dont elle n’a pas vu l’issue. Martin est là, qui dort paisiblement, et Kraken vient frotter son nez contre la joue de sa maîtresse. L’odeur pénible de son haleine rassure la jeune femme quand au fait que cette fois-ci elle est bel et bien réveillée. Autour d’elle, le campement monté la veille, à moins d’une lieue de la mer et de la Baie des Masques. Demain elle prendrait le bateau pour rejoindre, enfin, l’île des Laansidh et sa position de Gouverneur. Cette perspective de quitter la côte n’avait rien de réjouissant. Ne racontait-on pas les pires horreurs sur les Laansidh et leurs pratiques ancestrales ? Sur leur refus de suivre la religion des Sept, sur leurs tours de Sorcellerie ? Ou pire, fallait-il craindre leurs incessants quolibets ?
Ce fut pourtant le calme qui prévalut lorsqu’elle se souvint de cette rapide mais néanmoins profonde étreinte avec Langres, debout sur ses pieds, lui souriant alors que Grand Jon l’aidait à monter sur un cheval pour qu’il retourne garder son cimetière. Il n’avait pas beaucoup parlé, le faire le fatiguait beaucoup encore. Le poison était vaincu mais ses dégâts mettraient du temps à se dissiper. Visiblement il avait hésité à accompagner Flore, mais le devoir qu’il ressentait vis-à-vis de son sanctuaire avait été le plus fort. De plus, il savait que d’autres viendraient le chercher, cette fois-ci, Langres voulait être prêt. Sans se cacher, il avait revêtu la tunique au dragon, un frisson d’émotion avait parcouru les villageois présents. Sur une terre qui n’avait jamais goûté la victoire de Robert Barathéon l’Usurpateur, revoir le symbole des Targaryen avait été comme un souvenir agréable trop vite passé. En retour, Langres avait promis de revenir et de former les hommes à se battre. Les yeux de Grand Jon avait difficilement ravalés une émotion ancienne, mais d’une pogne reconnaissante il avait serrer la main de Langres. Visiblement, Flore n’était pas la seule à voir en lui le Prince d’un autre temps. Possible cependant que sa bonté soit une forme de faiblesse dans le monde d’aujourd’hui, possible qu’elle vienne à lui coûter cher… Une dernière étreinte donc, entre deux chevaliers, le cliquetis de l’armure de Flore contre le crissement du cuir de Langres, leurs lèvres qui s’effleurent et une retenue dictée par le nombre de témoins…
Il s’agissait de la veille, cependant, à son rêve trop réaliste s’ajoutait désormais ces souvenirs à la fois doux et pénibles…
Flore se rendort, serrant un peu fort un Kraken pris de court par ce soudain sursaut d’affection.
Plusieurs heures plus tard, l’aube se lève, montrant de ses rayons la route à suivre. Il n’y en a qu’une jusqu’à la baie, et il reste à faire le choix de la suivre, ou de l’éviter pour peut être garder un peu plus d’avance encore sur Edric et ses sbires.
La Pointe de Fer, Baie de Sombre,
Son nom est Khayyin, de la tribu des Lames Grises, un homme du désert élevé à l’ombre des tentes là où l’eau est plus précieuse que l’or. Mais ici, dans ce pays où les gens ne parviennent pas à prononcer son nom et se défie de son accent étrange, il n’est que Khay.
Sa cotte de maille fine et ses épaulettes en acier Valyrien arrachée au corps d’un beau monsieur qui l’avait pris de haut, encadre une longue chevelure lisse et noire et un visage taillé au couteau à la peau brunie par le soleil de Dorne. Ses yeux noirs sont entourés de marques de charbon qui empêche le soleil de se refléter et de le rendre aveugle puisque l’ennemi a choisi de débarquer avec l’astre du jour dans son dos. A ses pieds, la plage. Une des rares plages de sable fin de la Pointe de Fer. Un sable noir, qui s’insinue partout, qui étouffe les sons, qui donne un faux sentiment de sécurité.
Sur la plage, une vague de chair, d’acier, de rage et d’avidité. Une vague vomie par les flancs des boutres mouillant à quelques mètres dans les eaux peu profondes… Traçant dans les rangs des paysans qui tentaient de les bloquer des sillons de sang, de membres déchiquetés et de cris d’agonie, de peur, de rage.
Derrière Khay se tenait la Matriarche. Sa chevelure rousse flottant au vent pour unique bannière, cerclée d’une couronne d’argent aux gravures épurées. Le mercenaire se rappelait des mots qu’elle avait prononcés : « Arrêtez-les, exterminez-les, répandez la peur dans leurs ventres, et je fais de vous le premier de mes chevaliers… ».
Plus rien d’autre ne comptait en ce jour. Toute sa vie n’était que la préparation de ce moment, celui où il allait connaître la gloire… Ou plonger à jamais dans les ténèbres. Khay tira son épée hors du fourreau. Une lame longue, acérée, blanchie au sable de Dorne, à la garde en forme de Croissant de Lune traversée d’une pointe perpendiculaire à la poignée. Il se tourna vers ses hommes, tous de Dorne, tous des fils du Désert. Alors il hurla à leur endroit, dans la langue de leur tribu :
« Laï-ie morr’a ! »
« La Vérité aux survivants ! » Alors seulement ils abaissèrent leurs masques de bois ne possédant que deux fentes pour les yeux, et montèrent sur leurs chevaux couleur de miel pour fondre sur les barbares…
Flore s’éveille brusquement… Le front enfiévré d’une bataille dont elle n’a pas vu l’issue. Martin est là, qui dort paisiblement, et Kraken vient frotter son nez contre la joue de sa maîtresse. L’odeur pénible de son haleine rassure la jeune femme quand au fait que cette fois-ci elle est bel et bien réveillée. Autour d’elle, le campement monté la veille, à moins d’une lieue de la mer et de la Baie des Masques. Demain elle prendrait le bateau pour rejoindre, enfin, l’île des Laansidh et sa position de Gouverneur. Cette perspective de quitter la côte n’avait rien de réjouissant. Ne racontait-on pas les pires horreurs sur les Laansidh et leurs pratiques ancestrales ? Sur leur refus de suivre la religion des Sept, sur leurs tours de Sorcellerie ? Ou pire, fallait-il craindre leurs incessants quolibets ?
Ce fut pourtant le calme qui prévalut lorsqu’elle se souvint de cette rapide mais néanmoins profonde étreinte avec Langres, debout sur ses pieds, lui souriant alors que Grand Jon l’aidait à monter sur un cheval pour qu’il retourne garder son cimetière. Il n’avait pas beaucoup parlé, le faire le fatiguait beaucoup encore. Le poison était vaincu mais ses dégâts mettraient du temps à se dissiper. Visiblement il avait hésité à accompagner Flore, mais le devoir qu’il ressentait vis-à-vis de son sanctuaire avait été le plus fort. De plus, il savait que d’autres viendraient le chercher, cette fois-ci, Langres voulait être prêt. Sans se cacher, il avait revêtu la tunique au dragon, un frisson d’émotion avait parcouru les villageois présents. Sur une terre qui n’avait jamais goûté la victoire de Robert Barathéon l’Usurpateur, revoir le symbole des Targaryen avait été comme un souvenir agréable trop vite passé. En retour, Langres avait promis de revenir et de former les hommes à se battre. Les yeux de Grand Jon avait difficilement ravalés une émotion ancienne, mais d’une pogne reconnaissante il avait serrer la main de Langres. Visiblement, Flore n’était pas la seule à voir en lui le Prince d’un autre temps. Possible cependant que sa bonté soit une forme de faiblesse dans le monde d’aujourd’hui, possible qu’elle vienne à lui coûter cher… Une dernière étreinte donc, entre deux chevaliers, le cliquetis de l’armure de Flore contre le crissement du cuir de Langres, leurs lèvres qui s’effleurent et une retenue dictée par le nombre de témoins…
Il s’agissait de la veille, cependant, à son rêve trop réaliste s’ajoutait désormais ces souvenirs à la fois doux et pénibles…
Flore se rendort, serrant un peu fort un Kraken pris de court par ce soudain sursaut d’affection.
Plusieurs heures plus tard, l’aube se lève, montrant de ses rayons la route à suivre. Il n’y en a qu’une jusqu’à la baie, et il reste à faire le choix de la suivre, ou de l’éviter pour peut être garder un peu plus d’avance encore sur Edric et ses sbires.
Admin- Admin
- Messages : 108
Date d'inscription : 12/12/2011 -
Re: Chapitre V : Résurgences
Flore Mer 7 Mar - 14:07
Flore est enfin reposée de ses péripéties fantomatiques. A la déception de quitter Langres se mêle le soulagement. L'idée de l'emmener chez les Laansidhs n'avait rien de confortable. Et puis, d'une certaine façon, cela confirme son impression. Malgré ce que peuvent en penser les Lannister, Langres n'est pas une menace pour la couronne. Il appartient aux morts, au passé.
Elle est aussi reposée de son humeur vindicative contre Ser Edric. Elle lui en veut toujours d'avoir refusé le combat et choisit de l'humilier mais la colère est retombée. La découverte de son immunité au feu a gonflé son orgueil et son estime d'elle-même est de nouveau bien portante.
C'est donc sans se presser qu'elle reprend la route, n'hésitant pas à marquer si besoin est une autre halte arrivée à la baie afin d'attendre Edric et sa clique.
" Avec le retard que nous avons pris, je pensais qu'ils seraient arrivés bien avant nous. Peut-être avons-nous eu l'impression de marcher plus longtemps en forêt qu'il ne fût en réalité... J'ai perdu le compte et le décompte. "
Elle machouille une tartine au miel préparée par Gran Jon.
Elle est aussi reposée de son humeur vindicative contre Ser Edric. Elle lui en veut toujours d'avoir refusé le combat et choisit de l'humilier mais la colère est retombée. La découverte de son immunité au feu a gonflé son orgueil et son estime d'elle-même est de nouveau bien portante.
C'est donc sans se presser qu'elle reprend la route, n'hésitant pas à marquer si besoin est une autre halte arrivée à la baie afin d'attendre Edric et sa clique.
" Avec le retard que nous avons pris, je pensais qu'ils seraient arrivés bien avant nous. Peut-être avons-nous eu l'impression de marcher plus longtemps en forêt qu'il ne fût en réalité... J'ai perdu le compte et le décompte. "
Elle machouille une tartine au miel préparée par Gran Jon.
Flore- Messages : 100
Date d'inscription : 12/12/2011
Re: Chapitre V : Résurgences
Flore Jeu 8 Mar - 17:17
Sur la route de Dun Mask, la compagnie de Flore s'engage sur une lente descente dont le chemin serpente entre les dernières collines résistants encore à l'aplanissement inexorable menant à la crique. La végétation s'écrase lentement pur rejoindre le sol, le vent ne laisse aucune chance aux arbres. Le soleil se love au loin au dessus de la crique qui s'étend du Nord au Sud. Il est impossible de ne pas être frappé par la beauté de l'endroit.
La mer scintille et de grands oiseaux de mer survolent la crique des Masques dans un nuage qui se déplace au gré des humeurs et plus probablement des arrivées de pêcheurs. Pourtant, Ã mesure qu'ils se rapprochent, point de navire Valyrien, mais des boutres en grand nombre, ainsi que quelques caravelles.
" Tu as déjà pris la mer, Martin ?
- Jamais non... Je suis toujours resté aux écuries... Et jusqu'ici ça me convenait.... "
Kraken pousse un grognement en avisant aux loins ces grands oiseaux bien gras et certainement inaccessibles. Flore ne dit rien, elle non plus n'a jamais mis les pieds sur un esquif. Ce serait bien qu'elle n'ait pas le mal de mer, ce serait un sacré compromis à son futur règne de terreur.
En une heure à peine, le cheval de Flore foule le sable noir de la Crique des masques. Une vie grouillante le foule. Un grand marché aux poissons s'y trouve presque les pieds dans l'eau mais aussi plus loin, des commerces d'étoffes grossières et solides. Des prêtres du Dieu Noyé racontent des histoires (horribles) aux enfants qui s'ennuient et de fraîches jeunes filles soulèvent leurs jupes jusqu'aux genoux pour que les pêcheurs leurs envoient leur plus belles pièces.
Flore trouve un emplacement pour le cheval et le baudet avant de partir faire quelques emplettes. Elle se fixe comme objectif de trouver de l'encornet grillé et s'en va écouter un des prêtres pour passer le temps. Telle une ombre, elle se fond dans la foule pour passer inaperçue.
" ...qu'il n'aurait fallut ! Alors le navire grince, il se froisse, se fêle, se brise !!! Son équipage n'est plus de taille à affronter la fureur de l'océan, il se jette sur le pont, suppliant le Dieu Noyé de les épargner.. Tous sauf un, Jock le Farouche. Il regarde la mer, et sans attendre, saute... "
Tout se passe bien jusqu'à ce que Martin tire sa maîtresse par la manche.
" Pssss... J'ai vu des chevaux bien arnachés du côté des pontons de voyage... Je jurerais que l'un d'entre eux est la monture de Ser Edric...
- Tu es sûr ? "
Flore tourne la tête, son pique à calamar encore en bouche.
" Si ce n'est lui, c'est donc son frère...
- Allons voir cha ! "
Flore quitte à regret les aventures de Jock pour rejoindre le ponton. D'un oeil alerte, et Kraken sur ses pas, elle regarde autour d'elle. Martin trace au travers de la foule bigarrée qui couvre la plage, sa petite taille et ses vêtements légers lui permettent d'avancer plus vite que Flore, mais elle ne le perd pas de vue, et Kraken dessine sur le sable une trace bien visible. Arrivés au ponton, l'évidence ne peut plus être niée. Les sept chevaux qui sont alignés devant le comptoir du capitaine du "port", une baraque en bois montée sur pilotis, sont bien des montures de la garde de Leuwon. le cheval d'Edric porte d'ailleurs son blason.
" Là , j'avais raison...
- On dirait bien que tu as eu le coup d'oeil.
- Filons avant qu'ils ne nous voient !
- Et pourquoi ? Je vais plutôt aller jeter un oeil à la capitainerie...
- Mais parce que.. Parce que... Ils ont essayés de vous attacher !
- Peut-être, mais je ne vais pas pouvoir les éviter jusqu'à la fin de mes jours. De quoi notre maison aurait l'air devant les Laansidhs ?
- Comme toujours, de barbares ignorants, mais trop forts pour être ignorés... "
Flore se racle la gorge et s'avance pour entrer dans le comptoir avec un air très sûr d'elle afin de laisser croire à Martin que tout ceci est très calculé. Elle monte les escaliers qui mènent jusqu'à la capitainerie. A peine arrivée en haut, elle croise un homme à la barbe très mal taillée, mais portant des vêtements frais. Quand il la croise, il s'arrête net et se met à crier à quelqu'un dans la foule aux pieds de la baraque.
" ELLE EST LA! ICI !!! ICI !!!! "
Il agite les bras pour qu'on puisse le voir de loin. Effectivement, un groupe d'homme se détache de la foule et se rapproche des escaliers. Parmis eux, un chevalier tout en armure portant le casque d'Edric. Flore plisse les yeux et porte la main à la garde de son épée, car elle n'aime pas trop qu'on hurle en sa présence sans même la saluer.
" Vous êtes ? "
L'homme se retourne vers elle, comme s'il venait de découvrir qu'elle parlait. Il a l'air étonné.
" Moi ? Nedy, Nedy tout court. "
Il a le crâne rasé, un parfait mal taillé, de gros sourcils noirs et un sourire où il manque des dents. L'homme a l'air plus benêt que dangereux, mais peut-être pas si benêt qu'il semble. Flore a du mal à évaluer l'allégeance de ce grand type et soupèse un instant la possibilité d'engager un combat sans autre forme de procès. Il porte une protection de cuir léger, une épée courte et une capuche rabattue. le carquois qu'il porte dans le dos est celui d'une arbalète qu'il ne possède pas à cet instant.
Flore lance un coup d'oeil à Kraken. Celui-ci reste placide. Les hommes arrivent aux pieds de l'escalier. Edric les monte seul et défait son casque. C'est bien sa tête de fringant chevalier qui apparaît. Il regarde Flore un instant et lui lance :
" Allons Allons Chevalier ! N'allez pas occire votre garde !
- Seulement un malotru. N'êtes vous pas en retard Ser Edric ?
- Pas le moins du monde, je vous attends ici depuis une journée, vous ne m'avez pas vu passer devant votre campement endormi ? "
Le chevalier rit. Flore reste de marbre, mais se voit confirmé l'idée qu' Edric n'a pas vraiment idée des circonvolutions prises par son voyage. Les cinq autres hommes ont plus de prestance que Nedy. Eux ont tout des chevaliers maquillés en tout venants.
" L'air frais a cet effet soporifique. Quand part la prochaine barge pour l'ile ?
- Quand nous le voudrons, c'est au plus offrant. Et nous sommes trop nombreux pour une simple barge, avec les chevaux et votre... Suite, il faudra bien louer au moins cette caravelle. "
Ce faisant il montre un bateau long, fin, arborant trois voiles et d'un tonnage bien supérieur aux petits boutres. Edric défait tout à fait les attaches de son camaille et se rapproche de Flore
" Avant de partir, sachez qu'en aucun cas il ne serait tolérable de montrer le moindre signe de division... Je n'ai fait qu'obéir aux ordre de votre père en m'apprêtant à vous passer au filet pour que vous ne cherchiez pas à le suivre, ce faisant nous avons perdu un temps précieux. Il est temps d'abandonner votre attitude de bâtarde farouche. Vous êtes désormais un nom, et sur ce nom pèse le poids de sept générations.. "
Flore reste calme. Quoique un calme qui n'est jamais annonciateur d'une grande tempérance chez la jeune femme.
" Vous n'êtes pas mon précepteur, Ser. Je n'attends de vous qu'une unique chose, votre obéissance. A présent, allons-y.
- Même votre père a dû mériter mon obéissance Chevalier. Vous ferez de même. "
Flore ayant bien montré qu'elle avait la rancune incrustée à la semelle, elle redescend les escaliers et en profite pour siffler ce pleutre de Martin. Edric fait un signe à ses hommes qui s'attèlent à prendre les cheveux en bride. Martin, honteux, revient vers le groupe, la tête basse, ramenant cheval et mulet.
La jeune femme laisse Edric s'occuper des contingences matérielles mais ne fait pas d'effort particulier vers un traité de paix. La guerre froide est déclarée mais au fond d'elle, elle ne ressent pas vraiment de colère. Elle est décidé à faire preuve de patience car elle ne doute pas que de justes actions finissent par gagner le coeur des hommes. Un peu comme pour Jock !
L'affaire est vite menée. Sortant à la fois l'or de Leuwon et le blason des Laymore, la Caravelle est louée après une chaleureuse poignée de main entre Edric et le capitaine du bateau. les chevaux piaffent et pour monter il faut leur bander les yeux. On estime le voyage à un jour ou deux en fonction de comment tourneront les vents ou pas. Flore a un petit pincement au coeur, principalement à l'idée de s'éloigner encore plus de Langres. Un petit soupir s'échappe d'entre ses lèvres.
Le capitaine supervise les opérations, c'est un homme au costume traditionnel et à la mine enjouée, au corps musclé et à l'oeil vif. Flore se perd dans sa contemplation tant il ressemble comme deux gouttes d'eau à son image mentale de Jock le Farouche ! Ce dernier, justement, s'empresse de venir jouer les baroudeurs auprès de la jeune femme.
" C'est un honneur que d'avoir la fille de notre Seigneur à notre bord. Si j'en avais eut les moyens je vous aurais fait traverser pour rien, mais avec la guerre qui fait rage un peu partout, chaque sous compte...
- N'ayez pas de soucis avec cela, capitaine. C'est bien normal... "
Flore songe soudainement qu'il a une tête à la vendre comme otage aux premiers gredins de passage.
Le bateau est paré. Le capitaine affirme qu'il faudra attendre encore une heure pour profiter de la marée et profiter au mieux. Flore n'aime pas attendre, ce n'est pas dans son caractère, mais elle fait avec. Elle ne peut pas souffler dans les voiles après tout.
La garde en profite pour se présenter à elle. Six hommes au visage sans humour mais pas sans intelligence. Rasés de frais, sauf Nedy, le regard franc, les gestes entraînés et toujours aux aguets, ils ne bronchent pas.
" Comment dois-je appeler chacun d'entre vous ? Si ce n'est Nedy que je connais déjà. "
Les hommes se regardent, gênés.... L'un d'entre eux s'avance.
" Chevalier, nos noms doivent rester un secret pour protéger nos familles. Appellez nous comme il vous plaira.
- Vous n'avez pas déjà des surnoms ? Vous êtes tous de la pointe ? "
L'homme qui a parlé tend le bras vers les autres : " Andron, Cast, Jub, Kleo, Marc'h, Nedy que vous connaissez déjà et moi même, Ludès. Nedy est un auxiliaire. L'un des nôtres est... mort sur le chemin. "
Flore est soudainement soucieuse et sous l'emprise d'une pique d'empathie.
" Vraiment ?! Que s'est-il passé ? "
Ludès s'écarte un peu. Il montre une émotion contenue mais palpable envers un compagnon d'arme.
"Tom était notre éclaireur... Il a disparu trois jours. Nous avons retrouvé son corps sur le bord de la route... Il avait été horriblement mutilé.
- Cela a eu lieu où ?
- A peu prêt au centre de la forêt qui borde Wyrmdos au nord. "
Flore baisse d'un ton pour papoter avec Ludès, ne voulant pas faire profiter les autres, et surtout Edric, des détails.
" Nous y avons aussi rencontré des difficultés. Au nombre de six que nous avons dû homicider.
- Je gage que nous avons eut la même mauvaise rencontre. Sans pouvoir la nommer...
- Peut-être, mes voyous étaient assez discrets, mais de là à surprendre un éclaireur ? Il y a beaucoup d'esprits dans cette forêt, alors qui sait...
- Je vous demande pardon Chevalier ?... Des... Des esprits ? " Le garde a l'air un peu... Dubitatif...
" Oui, j'étais comme vous. Les esprits sont matière d'histoires et tissés d'imagination. Mais j'en ai croisé qui cognaient un peu fort. Alors peu importe ce que cela peut être, mieux vaut être prudent.
- Je sais que ces bois sont le refuge de nombreuses bandes dont nous avons beaucoup de mal à réduire le nombre. Mais il est rare qu'ils en viennent au meurtre gratuit Pas qu'ils y rechignent, mais ils savent que la vengeance sera terrible. Si vous le permettez j'enverrais un corbeau pour fouiller ces bois si tôt que nous seront arrivés à Mort-Amer.
- Cette bande n'était pas de la région. Ou en tout cas, pas de ce bois. Je préfère que tu laisses cette foret au calme, elle sait se garder toute seule.
- Il en sera fait selon votre volonté. " Il hoche de la tête.
" Dis.. sinon.. Ser Yan n'est pas trop fâché ?
- Retenez juste qu'il est de ceux qui pensent qu'aucun lignage, aucun titre et aucun n'héritage ne peuvent donner droit au respect, seuls les actes comptent. Et ce domaine, il y tient autant que vous, ainsi qu'à l'honorabilité de votre nom.
- J'ai de mon côté du respect pour tous, jusqu'à ce que les actes tendent à prouver que je me fourvoie. En ce sens, nos idées sur la question ne peuvent pas se rejoindre. "
La mer scintille et de grands oiseaux de mer survolent la crique des Masques dans un nuage qui se déplace au gré des humeurs et plus probablement des arrivées de pêcheurs. Pourtant, Ã mesure qu'ils se rapprochent, point de navire Valyrien, mais des boutres en grand nombre, ainsi que quelques caravelles.
" Tu as déjà pris la mer, Martin ?
- Jamais non... Je suis toujours resté aux écuries... Et jusqu'ici ça me convenait.... "
Kraken pousse un grognement en avisant aux loins ces grands oiseaux bien gras et certainement inaccessibles. Flore ne dit rien, elle non plus n'a jamais mis les pieds sur un esquif. Ce serait bien qu'elle n'ait pas le mal de mer, ce serait un sacré compromis à son futur règne de terreur.
En une heure à peine, le cheval de Flore foule le sable noir de la Crique des masques. Une vie grouillante le foule. Un grand marché aux poissons s'y trouve presque les pieds dans l'eau mais aussi plus loin, des commerces d'étoffes grossières et solides. Des prêtres du Dieu Noyé racontent des histoires (horribles) aux enfants qui s'ennuient et de fraîches jeunes filles soulèvent leurs jupes jusqu'aux genoux pour que les pêcheurs leurs envoient leur plus belles pièces.
Flore trouve un emplacement pour le cheval et le baudet avant de partir faire quelques emplettes. Elle se fixe comme objectif de trouver de l'encornet grillé et s'en va écouter un des prêtres pour passer le temps. Telle une ombre, elle se fond dans la foule pour passer inaperçue.
" ...qu'il n'aurait fallut ! Alors le navire grince, il se froisse, se fêle, se brise !!! Son équipage n'est plus de taille à affronter la fureur de l'océan, il se jette sur le pont, suppliant le Dieu Noyé de les épargner.. Tous sauf un, Jock le Farouche. Il regarde la mer, et sans attendre, saute... "
Tout se passe bien jusqu'à ce que Martin tire sa maîtresse par la manche.
" Pssss... J'ai vu des chevaux bien arnachés du côté des pontons de voyage... Je jurerais que l'un d'entre eux est la monture de Ser Edric...
- Tu es sûr ? "
Flore tourne la tête, son pique à calamar encore en bouche.
" Si ce n'est lui, c'est donc son frère...
- Allons voir cha ! "
Flore quitte à regret les aventures de Jock pour rejoindre le ponton. D'un oeil alerte, et Kraken sur ses pas, elle regarde autour d'elle. Martin trace au travers de la foule bigarrée qui couvre la plage, sa petite taille et ses vêtements légers lui permettent d'avancer plus vite que Flore, mais elle ne le perd pas de vue, et Kraken dessine sur le sable une trace bien visible. Arrivés au ponton, l'évidence ne peut plus être niée. Les sept chevaux qui sont alignés devant le comptoir du capitaine du "port", une baraque en bois montée sur pilotis, sont bien des montures de la garde de Leuwon. le cheval d'Edric porte d'ailleurs son blason.
" Là , j'avais raison...
- On dirait bien que tu as eu le coup d'oeil.
- Filons avant qu'ils ne nous voient !
- Et pourquoi ? Je vais plutôt aller jeter un oeil à la capitainerie...
- Mais parce que.. Parce que... Ils ont essayés de vous attacher !
- Peut-être, mais je ne vais pas pouvoir les éviter jusqu'à la fin de mes jours. De quoi notre maison aurait l'air devant les Laansidhs ?
- Comme toujours, de barbares ignorants, mais trop forts pour être ignorés... "
Flore se racle la gorge et s'avance pour entrer dans le comptoir avec un air très sûr d'elle afin de laisser croire à Martin que tout ceci est très calculé. Elle monte les escaliers qui mènent jusqu'à la capitainerie. A peine arrivée en haut, elle croise un homme à la barbe très mal taillée, mais portant des vêtements frais. Quand il la croise, il s'arrête net et se met à crier à quelqu'un dans la foule aux pieds de la baraque.
" ELLE EST LA! ICI !!! ICI !!!! "
Il agite les bras pour qu'on puisse le voir de loin. Effectivement, un groupe d'homme se détache de la foule et se rapproche des escaliers. Parmis eux, un chevalier tout en armure portant le casque d'Edric. Flore plisse les yeux et porte la main à la garde de son épée, car elle n'aime pas trop qu'on hurle en sa présence sans même la saluer.
" Vous êtes ? "
L'homme se retourne vers elle, comme s'il venait de découvrir qu'elle parlait. Il a l'air étonné.
" Moi ? Nedy, Nedy tout court. "
Il a le crâne rasé, un parfait mal taillé, de gros sourcils noirs et un sourire où il manque des dents. L'homme a l'air plus benêt que dangereux, mais peut-être pas si benêt qu'il semble. Flore a du mal à évaluer l'allégeance de ce grand type et soupèse un instant la possibilité d'engager un combat sans autre forme de procès. Il porte une protection de cuir léger, une épée courte et une capuche rabattue. le carquois qu'il porte dans le dos est celui d'une arbalète qu'il ne possède pas à cet instant.
Flore lance un coup d'oeil à Kraken. Celui-ci reste placide. Les hommes arrivent aux pieds de l'escalier. Edric les monte seul et défait son casque. C'est bien sa tête de fringant chevalier qui apparaît. Il regarde Flore un instant et lui lance :
" Allons Allons Chevalier ! N'allez pas occire votre garde !
- Seulement un malotru. N'êtes vous pas en retard Ser Edric ?
- Pas le moins du monde, je vous attends ici depuis une journée, vous ne m'avez pas vu passer devant votre campement endormi ? "
Le chevalier rit. Flore reste de marbre, mais se voit confirmé l'idée qu' Edric n'a pas vraiment idée des circonvolutions prises par son voyage. Les cinq autres hommes ont plus de prestance que Nedy. Eux ont tout des chevaliers maquillés en tout venants.
" L'air frais a cet effet soporifique. Quand part la prochaine barge pour l'ile ?
- Quand nous le voudrons, c'est au plus offrant. Et nous sommes trop nombreux pour une simple barge, avec les chevaux et votre... Suite, il faudra bien louer au moins cette caravelle. "
Ce faisant il montre un bateau long, fin, arborant trois voiles et d'un tonnage bien supérieur aux petits boutres. Edric défait tout à fait les attaches de son camaille et se rapproche de Flore
" Avant de partir, sachez qu'en aucun cas il ne serait tolérable de montrer le moindre signe de division... Je n'ai fait qu'obéir aux ordre de votre père en m'apprêtant à vous passer au filet pour que vous ne cherchiez pas à le suivre, ce faisant nous avons perdu un temps précieux. Il est temps d'abandonner votre attitude de bâtarde farouche. Vous êtes désormais un nom, et sur ce nom pèse le poids de sept générations.. "
Flore reste calme. Quoique un calme qui n'est jamais annonciateur d'une grande tempérance chez la jeune femme.
" Vous n'êtes pas mon précepteur, Ser. Je n'attends de vous qu'une unique chose, votre obéissance. A présent, allons-y.
- Même votre père a dû mériter mon obéissance Chevalier. Vous ferez de même. "
Flore ayant bien montré qu'elle avait la rancune incrustée à la semelle, elle redescend les escaliers et en profite pour siffler ce pleutre de Martin. Edric fait un signe à ses hommes qui s'attèlent à prendre les cheveux en bride. Martin, honteux, revient vers le groupe, la tête basse, ramenant cheval et mulet.
La jeune femme laisse Edric s'occuper des contingences matérielles mais ne fait pas d'effort particulier vers un traité de paix. La guerre froide est déclarée mais au fond d'elle, elle ne ressent pas vraiment de colère. Elle est décidé à faire preuve de patience car elle ne doute pas que de justes actions finissent par gagner le coeur des hommes. Un peu comme pour Jock !
L'affaire est vite menée. Sortant à la fois l'or de Leuwon et le blason des Laymore, la Caravelle est louée après une chaleureuse poignée de main entre Edric et le capitaine du bateau. les chevaux piaffent et pour monter il faut leur bander les yeux. On estime le voyage à un jour ou deux en fonction de comment tourneront les vents ou pas. Flore a un petit pincement au coeur, principalement à l'idée de s'éloigner encore plus de Langres. Un petit soupir s'échappe d'entre ses lèvres.
Le capitaine supervise les opérations, c'est un homme au costume traditionnel et à la mine enjouée, au corps musclé et à l'oeil vif. Flore se perd dans sa contemplation tant il ressemble comme deux gouttes d'eau à son image mentale de Jock le Farouche ! Ce dernier, justement, s'empresse de venir jouer les baroudeurs auprès de la jeune femme.
" C'est un honneur que d'avoir la fille de notre Seigneur à notre bord. Si j'en avais eut les moyens je vous aurais fait traverser pour rien, mais avec la guerre qui fait rage un peu partout, chaque sous compte...
- N'ayez pas de soucis avec cela, capitaine. C'est bien normal... "
Flore songe soudainement qu'il a une tête à la vendre comme otage aux premiers gredins de passage.
Le bateau est paré. Le capitaine affirme qu'il faudra attendre encore une heure pour profiter de la marée et profiter au mieux. Flore n'aime pas attendre, ce n'est pas dans son caractère, mais elle fait avec. Elle ne peut pas souffler dans les voiles après tout.
La garde en profite pour se présenter à elle. Six hommes au visage sans humour mais pas sans intelligence. Rasés de frais, sauf Nedy, le regard franc, les gestes entraînés et toujours aux aguets, ils ne bronchent pas.
" Comment dois-je appeler chacun d'entre vous ? Si ce n'est Nedy que je connais déjà. "
Les hommes se regardent, gênés.... L'un d'entre eux s'avance.
" Chevalier, nos noms doivent rester un secret pour protéger nos familles. Appellez nous comme il vous plaira.
- Vous n'avez pas déjà des surnoms ? Vous êtes tous de la pointe ? "
L'homme qui a parlé tend le bras vers les autres : " Andron, Cast, Jub, Kleo, Marc'h, Nedy que vous connaissez déjà et moi même, Ludès. Nedy est un auxiliaire. L'un des nôtres est... mort sur le chemin. "
Flore est soudainement soucieuse et sous l'emprise d'une pique d'empathie.
" Vraiment ?! Que s'est-il passé ? "
Ludès s'écarte un peu. Il montre une émotion contenue mais palpable envers un compagnon d'arme.
"Tom était notre éclaireur... Il a disparu trois jours. Nous avons retrouvé son corps sur le bord de la route... Il avait été horriblement mutilé.
- Cela a eu lieu où ?
- A peu prêt au centre de la forêt qui borde Wyrmdos au nord. "
Flore baisse d'un ton pour papoter avec Ludès, ne voulant pas faire profiter les autres, et surtout Edric, des détails.
" Nous y avons aussi rencontré des difficultés. Au nombre de six que nous avons dû homicider.
- Je gage que nous avons eut la même mauvaise rencontre. Sans pouvoir la nommer...
- Peut-être, mes voyous étaient assez discrets, mais de là à surprendre un éclaireur ? Il y a beaucoup d'esprits dans cette forêt, alors qui sait...
- Je vous demande pardon Chevalier ?... Des... Des esprits ? " Le garde a l'air un peu... Dubitatif...
" Oui, j'étais comme vous. Les esprits sont matière d'histoires et tissés d'imagination. Mais j'en ai croisé qui cognaient un peu fort. Alors peu importe ce que cela peut être, mieux vaut être prudent.
- Je sais que ces bois sont le refuge de nombreuses bandes dont nous avons beaucoup de mal à réduire le nombre. Mais il est rare qu'ils en viennent au meurtre gratuit Pas qu'ils y rechignent, mais ils savent que la vengeance sera terrible. Si vous le permettez j'enverrais un corbeau pour fouiller ces bois si tôt que nous seront arrivés à Mort-Amer.
- Cette bande n'était pas de la région. Ou en tout cas, pas de ce bois. Je préfère que tu laisses cette foret au calme, elle sait se garder toute seule.
- Il en sera fait selon votre volonté. " Il hoche de la tête.
" Dis.. sinon.. Ser Yan n'est pas trop fâché ?
- Retenez juste qu'il est de ceux qui pensent qu'aucun lignage, aucun titre et aucun n'héritage ne peuvent donner droit au respect, seuls les actes comptent. Et ce domaine, il y tient autant que vous, ainsi qu'à l'honorabilité de votre nom.
- J'ai de mon côté du respect pour tous, jusqu'à ce que les actes tendent à prouver que je me fourvoie. En ce sens, nos idées sur la question ne peuvent pas se rejoindre. "
Flore- Messages : 100
Date d'inscription : 12/12/2011
Re: Chapitre V : Résurgences
Admin Dim 11 Mar - 2:24
"Terre !" hurle Martin alors qu'en définitif, jamais la côté n'a été perdue de vue au long du voyage. L'aube s'est faite rapide, la faute à la presque pleine mer qui dévoile la lumière du soleil sur l'horizon. Flore a bien dormi, le roulis l'ayant finalement bercé. Ses craintes quand à un potentiel mal de mer étaient infondées et à dire vrai son sang Greyjoy ne l'a pas trahie. Kraken dort toujours, à moitié caché sous une toile grossière. Ludès est déjà sur le pont, scrutant les allers et venues, cherchant le moindre geste qui pourrait trahir quelque chose de suspect ou d'inhabituel chez l'équipage. A croire qu'il suspecte Flore également car elle se sent décryptée, déshabillée et jaugée en l'espace d'un regard. C'est lui qui salue le premier cependant.
Mort Amère
"Bonjour Chevalier. Rien de particulier à vous signaler si ce n'est que l'un des matelots est malade, à priori du fait d'une catin un peu trop épicée rencontrée sur la plage, une dornienne. Pour le reste, nous arriverons d'ici deux heures d'après la lecture des vents du navigateur. La vigie affirme avoir vu trois bateaux de guerre Laansidh au port, ce qui signifierait que Rowen est là pour vous accueillir. Le dernier corbeau que j'ai pu recevoir avant notre départ faisait état de la totalité des forces Laansidh prête à être mobilisée sur l'île, ce qui selon nos sources se porte à une cinquantaine de chevaliers et deux cent archers. Une forte concentration de nourritures dans le château de Mort-Amère confirme ce qui pourrait être perçu comme une préparation à un siège. »
Mort Amère
"Bonjour Chevalier. Rien de particulier à vous signaler si ce n'est que l'un des matelots est malade, à priori du fait d'une catin un peu trop épicée rencontrée sur la plage, une dornienne. Pour le reste, nous arriverons d'ici deux heures d'après la lecture des vents du navigateur. La vigie affirme avoir vu trois bateaux de guerre Laansidh au port, ce qui signifierait que Rowen est là pour vous accueillir. Le dernier corbeau que j'ai pu recevoir avant notre départ faisait état de la totalité des forces Laansidh prête à être mobilisée sur l'île, ce qui selon nos sources se porte à une cinquantaine de chevaliers et deux cent archers. Une forte concentration de nourritures dans le château de Mort-Amère confirme ce qui pourrait être perçu comme une préparation à un siège. »
Admin- Admin
- Messages : 108
Date d'inscription : 12/12/2011 -
Re: Chapitre V : Résurgences
Flore Dim 11 Mar - 3:39
Flore est de bonne humeur. Cette bonne nuit de repos l'a laissé fringante et l'air marin exempt de calamar pourri lui ouvre l'appétit. Elle est d'ailleurs en mode petit matin, celui pour lequel Ivory aime la réprimander. Ses cheveux n'ont pas encore reçu le premier coup de peigne, mais elle a noué un tissu de marin sur son crane pour ne pas les avoir dans les yeux et se protéger du soleil. Les manches de sa chemise sont roulées au dessus de ses coudes, et... le bas de ses braies aussi.
Martin aura remarqué qu'en dépit de ce qu'on peut supposer sur l'entretien de le jeune fille, ce n'est pas touffu. La teinte pale de sa pilosité associé à une peau quasiment glabre a pour effet de lui laisser de belles gambettes. Du moins si on ferme les yeux sur la cicatrice de son mollet droit, un souvenir d'une chasse ou Flore avait su se montrer aussi tête brûlée qu'à son habitude.
Le regard perçant de Ludès l'oblige a se tenir plus droite et à vérifier discrètement que le lacet de son échancrure de chemise est bien serré.
Il l'est.
" Bonjour, sieur Ludès ! Trois navires pour moi ? "
Flore est plutôt dubitative, surtout après l'évocation d'un possible siège.
" On dirait bien qu'elles prévoient de recevoir une rude attaque. Je n'ai pas été mise au courant de tensions particulières. Je sens qu'elle va être fameuse ma gouvernance. Et j'espère que vous avez les reins solides, vous êtes la dîme diplomatique. Je compte sur vous pour détendre ces furies et les mettre dans de bonnes dispositions ! "
Elle ajoute en sentant un léger flottement de la part de Ludès.
" Je plaisante. "
La jeune chevalier se tient son fin menton, et se dit quand même que mettre un amant dans le lit de Rowena pourrait être avantageux. Elle glousse toute seule en imaginant confier la mission à Edric.
" On en saura plus sur place, pour le moment, et avec nos moyens, tirer des plans ne changera rien. Je vais aller me préparer. "
Sur ce, elle rejoint la salle des bouteilles pour des ablutions malheureusement froides, pour ne pas dire limite glacées. Le gros est à l'eau de mer, seule un petit baquet d'eau douce est consacré à nettoyer le sel. Afin de présenter au mieux devant Rowena, car elle a toujours bon espoir que les trois bateaux ne soient pas là pour faire feu sur le sien, elle déplie et enfile une chemise PROPRE. Taillée dans une jolie teinte d'un rouge sombre, elle a l'avantage de ne pas se salir comme ses chemises ivoire/gris sale.
Elle hésite un moment à renfiler le veston sans manche qui fait office de gambison. Tracassée par des soucis de coquetterie ces six derniers mois, elle trouve que la protection aussi mince soit-elle la grossit un peu. Drame dont elle s'est ouvert à Ebon et qui a beaucoup fait rire ce dernier.
Tant pis. Elle le remet et place par dessus son armure composite de cuir et d'écailles. Pas la protection la plus efficace, mais au moins il ne lui faut pas une heure et deux écuyers pour l'enfiler. Parée pour le reste de la journée, elle fait un détour par sa cabine pour réveiller Kraken.
Le dragon des marais la contemple avec ses mignons yeux ronds et Flore soupire d'attendrissement. Profitant qu'il n'y ait personne, elle le flatte.
" Comme tu es beau. Oui, le plus beau, le plus grand et le plus fier des lézards. "
Chassant son sourire idiot et adoptant une expression plus sérieuse, elle rejoint le pont. Sa bonne résolution du moment et d'arriver à faire preuve de tem-pé-ran-ce. D'être un modèle de chevalerie. Rendre honneur au blason Laymore.
Martin aura remarqué qu'en dépit de ce qu'on peut supposer sur l'entretien de le jeune fille, ce n'est pas touffu. La teinte pale de sa pilosité associé à une peau quasiment glabre a pour effet de lui laisser de belles gambettes. Du moins si on ferme les yeux sur la cicatrice de son mollet droit, un souvenir d'une chasse ou Flore avait su se montrer aussi tête brûlée qu'à son habitude.
Le regard perçant de Ludès l'oblige a se tenir plus droite et à vérifier discrètement que le lacet de son échancrure de chemise est bien serré.
Il l'est.
" Bonjour, sieur Ludès ! Trois navires pour moi ? "
Flore est plutôt dubitative, surtout après l'évocation d'un possible siège.
" On dirait bien qu'elles prévoient de recevoir une rude attaque. Je n'ai pas été mise au courant de tensions particulières. Je sens qu'elle va être fameuse ma gouvernance. Et j'espère que vous avez les reins solides, vous êtes la dîme diplomatique. Je compte sur vous pour détendre ces furies et les mettre dans de bonnes dispositions ! "
Elle ajoute en sentant un léger flottement de la part de Ludès.
" Je plaisante. "
La jeune chevalier se tient son fin menton, et se dit quand même que mettre un amant dans le lit de Rowena pourrait être avantageux. Elle glousse toute seule en imaginant confier la mission à Edric.
" On en saura plus sur place, pour le moment, et avec nos moyens, tirer des plans ne changera rien. Je vais aller me préparer. "
Sur ce, elle rejoint la salle des bouteilles pour des ablutions malheureusement froides, pour ne pas dire limite glacées. Le gros est à l'eau de mer, seule un petit baquet d'eau douce est consacré à nettoyer le sel. Afin de présenter au mieux devant Rowena, car elle a toujours bon espoir que les trois bateaux ne soient pas là pour faire feu sur le sien, elle déplie et enfile une chemise PROPRE. Taillée dans une jolie teinte d'un rouge sombre, elle a l'avantage de ne pas se salir comme ses chemises ivoire/gris sale.
Elle hésite un moment à renfiler le veston sans manche qui fait office de gambison. Tracassée par des soucis de coquetterie ces six derniers mois, elle trouve que la protection aussi mince soit-elle la grossit un peu. Drame dont elle s'est ouvert à Ebon et qui a beaucoup fait rire ce dernier.
Tant pis. Elle le remet et place par dessus son armure composite de cuir et d'écailles. Pas la protection la plus efficace, mais au moins il ne lui faut pas une heure et deux écuyers pour l'enfiler. Parée pour le reste de la journée, elle fait un détour par sa cabine pour réveiller Kraken.
Le dragon des marais la contemple avec ses mignons yeux ronds et Flore soupire d'attendrissement. Profitant qu'il n'y ait personne, elle le flatte.
" Comme tu es beau. Oui, le plus beau, le plus grand et le plus fier des lézards. "
Chassant son sourire idiot et adoptant une expression plus sérieuse, elle rejoint le pont. Sa bonne résolution du moment et d'arriver à faire preuve de tem-pé-ran-ce. D'être un modèle de chevalerie. Rendre honneur au blason Laymore.
Flore- Messages : 100
Date d'inscription : 12/12/2011
Re: Chapitre V : Résurgences
Admin Dim 11 Mar - 19:34
Et c'est une bonne chose, car Ser Yan Edric paraît sur le pont à son tour, arnaché comme pour la guerre, rasé de frais, et on s'attendrait presque à ce qu'il sente la rose. Au lieu de cela, une forte odeur de Saponia signale tout de même un rare souci de fraîcheur de sa part. Son armure a été briquée à l'extrême, ne grince pas et fait sonner son pas comme le tonnerre sur les planches du pont. Il ne reste plus qu'à espérer que le bateau ne coule pas, car Edric toucherait les fonds marins le premier. Il salue Flore d'un sourire et d'un léger hochement de tête, et s'entretient de suite avec Ludès sur des banalités matérielles.
Un étrange silence se fait soudain ressentir... Flore cherche sur le visage de Ludès et Edric une réponse, mais elle prend rapidement conscience que les marins ont tous cessés leurs activités. Tous regardent vers bâbord, les yeux rivés sur l'eau, le visage exprimant une indicible terreur.
A son tour Flore s'approche du bastingage, son regard suit ceux des marins.
Jusqu'à une ombre sous l'eau. Une tâche noire aussi grande que le bâtiment lui-même, arrivant à l'exacte perpendiculaire à une vitesse fantastique. On pourrait s'attendre à des manœuvres, à des ordres hurlés par le capitaine... Mais il n'en est rien, la plupart des membres de l'équipage sont assez calmes, quoique hâves. Certains prient en murmures, d'autres serrent le bois avec virulence, d'autres encore, ferment les yeux en attendant que tout se termine... Ils sont courageux, mais impuissants. On serre les dents...
Alors que ni Ludès ni Edric n'ont encore rien vu, l'ombre fantastique s'engouffre sous le bateau. On retient un souffle, le mat émet un léger craquement qui en d'autres moments serait passé inaperçus. Yan et le chef de la garde de Flore s'emeuvent enfin quand l'essentil de l'équipage passe à tribord pour voir l'ombre dépasser leur navire mais...
Rien.
L'ombre a disparue.
Un étrange silence se fait soudain ressentir... Flore cherche sur le visage de Ludès et Edric une réponse, mais elle prend rapidement conscience que les marins ont tous cessés leurs activités. Tous regardent vers bâbord, les yeux rivés sur l'eau, le visage exprimant une indicible terreur.
A son tour Flore s'approche du bastingage, son regard suit ceux des marins.
Jusqu'à une ombre sous l'eau. Une tâche noire aussi grande que le bâtiment lui-même, arrivant à l'exacte perpendiculaire à une vitesse fantastique. On pourrait s'attendre à des manœuvres, à des ordres hurlés par le capitaine... Mais il n'en est rien, la plupart des membres de l'équipage sont assez calmes, quoique hâves. Certains prient en murmures, d'autres serrent le bois avec virulence, d'autres encore, ferment les yeux en attendant que tout se termine... Ils sont courageux, mais impuissants. On serre les dents...
Alors que ni Ludès ni Edric n'ont encore rien vu, l'ombre fantastique s'engouffre sous le bateau. On retient un souffle, le mat émet un léger craquement qui en d'autres moments serait passé inaperçus. Yan et le chef de la garde de Flore s'emeuvent enfin quand l'essentil de l'équipage passe à tribord pour voir l'ombre dépasser leur navire mais...
Rien.
L'ombre a disparue.
Admin- Admin
- Messages : 108
Date d'inscription : 12/12/2011 -
Re: Chapitre V : Résurgences
Flore Dim 11 Mar - 19:45
Flore est à tribord avec le reste des marins. Elle est excitée et ne ressent une peur que très relative. Plus par inconscience des conséquences que la démonstration d'une véritable bravoure.
Elle se penche dans l'espoir de voir l'ombre et parle avec le marin anonyme à côté d'elle.
" Il doit être encore en dessous ! "
Si près des côtes, est ce bien courant ? Cela l'étonne, mais tout est devenu possible ces derniers jours. Peu importe ce qui vient de passer sous le navire, elle est même prête à croire que c'est le Dieu Noyé en personne qui vient lui rendre visite.
Pour autant, elle n'est pas du genre à prier en voyant venir. D'un coup d'oeil, elle vérifie que les chaloupes sont toujours à leur place, puis elle lève les yeux sur les voiles. Elle fait signe au capitaine au postérieur rebondi.
" Capitaine ! N'est-il pas possible de donner plus de voile ou craignez-vous que du mouvement attise l'appétit ? "
Elle se penche dans l'espoir de voir l'ombre et parle avec le marin anonyme à côté d'elle.
" Il doit être encore en dessous ! "
Si près des côtes, est ce bien courant ? Cela l'étonne, mais tout est devenu possible ces derniers jours. Peu importe ce qui vient de passer sous le navire, elle est même prête à croire que c'est le Dieu Noyé en personne qui vient lui rendre visite.
Pour autant, elle n'est pas du genre à prier en voyant venir. D'un coup d'oeil, elle vérifie que les chaloupes sont toujours à leur place, puis elle lève les yeux sur les voiles. Elle fait signe au capitaine au postérieur rebondi.
" Capitaine ! N'est-il pas possible de donner plus de voile ou craignez-vous que du mouvement attise l'appétit ? "
Flore- Messages : 100
Date d'inscription : 12/12/2011
Re: Chapitre V : Résurgences
Admin Dim 11 Mar - 23:11
Le capitaine regarde Flore comme si elle avait six ans et demandait à aller jouer sur le Taureau furieux dans l'enclos.
"Chevalier... Quand "il" passe, on fait silence, on cesse de se mouvoir et on espère qu'il ne revienne pas. Par miracle il n'attaque jamais les bateaux... Pourtant j'avais entendu dire qu'il avait été tué et que son corps avait été retrouvé dans une baie plus à l'Est... je n'ose croire qu'il en existat... Deux..."
Les marins reprennent leurs travaux. Edric regarde autour de lui, intrigué l'espace d'une seconde et termine sa discussion avec Ludès. Il approche Flore que Kraken vient de rejoindre juste avant lui, terminant de gober ce qui devait être un rat au vu de la queue sortant de sa gueule. Edric l’observe, haussant un sourcil.
«Il y a fort à parier que cet animal fera sensation devant la vieille Laansidh. De ce que semble dire Ludès, Mort-Amer devient une sorte de forteresse. J’aimerais être certain que ce soit pour assurer votre sécurité mais il me reste le doute… »
Le visage d’Edric se voile. Son habituelle assurance devient compatissante. Sa main effleure l’épaule de Flore.
« Chevalier… Je n’ai pas cent façon de vous dire ce que je dois vous dire… Je reste en contact avec Laemoran presque tous les jours grâce à des Corbeaux dressés par mestre Khay. «
Ser Yan Edric n’est pas bon acteur, ce qui en un sens peut rassurer Flore sur sa loyauté, mais ce qu’il doit dire l’affecte tellement que cette fois-ci, elle sent venir une indicible peur du fond de son ventre.
« Ebon a été empoisonné. Et avant d’avoir eut le temps de proclamer sa légitimité. Khay m’a informé qu’il le tenait entre la vie et la mort sans savoir s’il pourrait le sauver. Je ne sais pas quoi penser. Si votre propre légitimité était contestée, cela donnerait l’occasion aux Laansidhs de revendiquer leurs anciens droits sur le domaine… Et là, nous sommes au milieu de l’océan… »
"Chevalier... Quand "il" passe, on fait silence, on cesse de se mouvoir et on espère qu'il ne revienne pas. Par miracle il n'attaque jamais les bateaux... Pourtant j'avais entendu dire qu'il avait été tué et que son corps avait été retrouvé dans une baie plus à l'Est... je n'ose croire qu'il en existat... Deux..."
Les marins reprennent leurs travaux. Edric regarde autour de lui, intrigué l'espace d'une seconde et termine sa discussion avec Ludès. Il approche Flore que Kraken vient de rejoindre juste avant lui, terminant de gober ce qui devait être un rat au vu de la queue sortant de sa gueule. Edric l’observe, haussant un sourcil.
«Il y a fort à parier que cet animal fera sensation devant la vieille Laansidh. De ce que semble dire Ludès, Mort-Amer devient une sorte de forteresse. J’aimerais être certain que ce soit pour assurer votre sécurité mais il me reste le doute… »
Le visage d’Edric se voile. Son habituelle assurance devient compatissante. Sa main effleure l’épaule de Flore.
« Chevalier… Je n’ai pas cent façon de vous dire ce que je dois vous dire… Je reste en contact avec Laemoran presque tous les jours grâce à des Corbeaux dressés par mestre Khay. «
Ser Yan Edric n’est pas bon acteur, ce qui en un sens peut rassurer Flore sur sa loyauté, mais ce qu’il doit dire l’affecte tellement que cette fois-ci, elle sent venir une indicible peur du fond de son ventre.
« Ebon a été empoisonné. Et avant d’avoir eut le temps de proclamer sa légitimité. Khay m’a informé qu’il le tenait entre la vie et la mort sans savoir s’il pourrait le sauver. Je ne sais pas quoi penser. Si votre propre légitimité était contestée, cela donnerait l’occasion aux Laansidhs de revendiquer leurs anciens droits sur le domaine… Et là, nous sommes au milieu de l’océan… »
Admin- Admin
- Messages : 108
Date d'inscription : 12/12/2011 -
Re: Chapitre V : Résurgences
Flore Dim 11 Mar - 23:36
Flore est étrangement stoïque. Peut-être n'a-t-elle pas compris le passage où Ebon est entre la vie et la mort.
" Elles peuvent faire plus que me contester, elles peuvent simplement nous tuer. Je ne suis de toute façon que la troisième fille. Si Ebon ne le peut, cela sera à Ivory de porter haut notre maison. Et si je ne puis, alors je suppose que Khay pourra s'acquitter de cette tâche.
Ma légitimité est-elle de si grande importance ?
Et, si notre survie doit passer par un arrangement avec les Laansidhs, nous devrons nous y plier.
A moins que vous ne suggériez que nous rebroussions chemin et ordonnions au navire de faire volte face. Il est toujours possible de se retirer et de considérer la situation sous un nouvel angle. Est-ce que vous préconisez, Ser ?"
" Elles peuvent faire plus que me contester, elles peuvent simplement nous tuer. Je ne suis de toute façon que la troisième fille. Si Ebon ne le peut, cela sera à Ivory de porter haut notre maison. Et si je ne puis, alors je suppose que Khay pourra s'acquitter de cette tâche.
Ma légitimité est-elle de si grande importance ?
Et, si notre survie doit passer par un arrangement avec les Laansidhs, nous devrons nous y plier.
A moins que vous ne suggériez que nous rebroussions chemin et ordonnions au navire de faire volte face. Il est toujours possible de se retirer et de considérer la situation sous un nouvel angle. Est-ce que vous préconisez, Ser ?"
Flore- Messages : 100
Date d'inscription : 12/12/2011
Re: Chapitre V : Résurgences
Admin Dim 11 Mar - 23:54
Edric serre la mâchoire, regarde l'horizon un long moment où il pèse les différents éléments dont il dispose.
"Vous êtes une femme, si elle sont loyales, c'est un avantage. Si elles sont déloyales aussi, parce qu'elles tenteront de vous récupérer plutôt que de vous tuer, ce serait beaucoup plus simple. Après tout le sang des Laymore et des Laansidh est mêlé depuis longtemps. Votre légitimité est primordiale, sinon les Laymore, sans héritier, le nom s'éteint comme la flamme d'une mauvaise bougie... Mais... Je ne peux pas dire que je fais confiance à Khay. Qui sait s'il n'est pas en train de préparer son retour en reniant ses voeux de Mestre pour se déclarer héritier de son frère aîné ? Foncer en avant et se confronter aux Laansidhs est aussi hasardeux que revenir à Laemoran, à la différence que nous sommes attendus chez les Laansidhs, et que leurs traditions les forceront à moins d'agressivité directe à votre égard, quelle que soit leur idée derrière la tête."
"Vous êtes une femme, si elle sont loyales, c'est un avantage. Si elles sont déloyales aussi, parce qu'elles tenteront de vous récupérer plutôt que de vous tuer, ce serait beaucoup plus simple. Après tout le sang des Laymore et des Laansidh est mêlé depuis longtemps. Votre légitimité est primordiale, sinon les Laymore, sans héritier, le nom s'éteint comme la flamme d'une mauvaise bougie... Mais... Je ne peux pas dire que je fais confiance à Khay. Qui sait s'il n'est pas en train de préparer son retour en reniant ses voeux de Mestre pour se déclarer héritier de son frère aîné ? Foncer en avant et se confronter aux Laansidhs est aussi hasardeux que revenir à Laemoran, à la différence que nous sommes attendus chez les Laansidhs, et que leurs traditions les forceront à moins d'agressivité directe à votre égard, quelle que soit leur idée derrière la tête."
Admin- Admin
- Messages : 108
Date d'inscription : 12/12/2011 -
Re: Chapitre V : Résurgences
Flore Lun 12 Mar - 17:07
"Ainsi vous avez plus confiance en moi qu'en Khay. "
Flore prononce ces mots sans humour, ni chercher de la part d'Edric la moindre flatterie. Cette déclaration lui fait froid dans le dos. S'il est vrai qu'elle n'a jamais tissé d'affinité particulière avec le mestre, il lui a quand même servi de tuteur. Un tuteur qu'on déteste sur le moment, mais dont on se souvient en souriant des années plus tard comment on a pu le faire tourner en bourrique.
Imaginer qu'il puisse ne pas soigner Ebon comme il le faut par ambition lui laisse un drôle de goût dans la bouche. Les Laymore ne sont pas comme ça. C'est un stratagème de Lannsidh ou de continentaux. Mais les Laymore sont droits, vaillants et stupides.
"Je n'ai pas un bon pressentiment vis-à-vis du comité d'accueil préparé par les sorcières. Mais puisque le Dieu Noyé en personne nous envoie une escorte, ce serait lui faire peu d'honneur que de repartir. Nous avons besoin d'une flotte et j'espère les convaincre de leur intérêt à nous soutenir avec plus de vigueur encore. Je n'ai pas d'illusion sur l'autorité que me confère ce titre un peu ridicule de gouverneur. Surtout à un moment aussi dévaforable."
Le visage fermé, elle repense à la Hag. Elle pourrait certainement aider Ebon.
"Il faudra que vous fassiez envoyer un message pour moi à Wyrm dès que possible."
Elle croise les bras et examine Edric du coin de l'oeil avant de demander de but en blanc :
"Y'a-t-il beaucoup de survivants de la maison du roi dément ? Ils ne se comptent pas plus que sur les doigts d'une main, non ?"
Flore prononce ces mots sans humour, ni chercher de la part d'Edric la moindre flatterie. Cette déclaration lui fait froid dans le dos. S'il est vrai qu'elle n'a jamais tissé d'affinité particulière avec le mestre, il lui a quand même servi de tuteur. Un tuteur qu'on déteste sur le moment, mais dont on se souvient en souriant des années plus tard comment on a pu le faire tourner en bourrique.
Imaginer qu'il puisse ne pas soigner Ebon comme il le faut par ambition lui laisse un drôle de goût dans la bouche. Les Laymore ne sont pas comme ça. C'est un stratagème de Lannsidh ou de continentaux. Mais les Laymore sont droits, vaillants et stupides.
"Je n'ai pas un bon pressentiment vis-à-vis du comité d'accueil préparé par les sorcières. Mais puisque le Dieu Noyé en personne nous envoie une escorte, ce serait lui faire peu d'honneur que de repartir. Nous avons besoin d'une flotte et j'espère les convaincre de leur intérêt à nous soutenir avec plus de vigueur encore. Je n'ai pas d'illusion sur l'autorité que me confère ce titre un peu ridicule de gouverneur. Surtout à un moment aussi dévaforable."
Le visage fermé, elle repense à la Hag. Elle pourrait certainement aider Ebon.
"Il faudra que vous fassiez envoyer un message pour moi à Wyrm dès que possible."
Elle croise les bras et examine Edric du coin de l'oeil avant de demander de but en blanc :
"Y'a-t-il beaucoup de survivants de la maison du roi dément ? Ils ne se comptent pas plus que sur les doigts d'une main, non ?"
Flore- Messages : 100
Date d'inscription : 12/12/2011
Sujets similaires» Chapitre II : Innocence
» Chapitre III : Tentation
» Chapitre IV : Hésitation
» Chapitre VII : Vive le Roi
» Chapitre VIII :
» Chapitre III : Tentation
» Chapitre IV : Hésitation
» Chapitre VII : Vive le Roi
» Chapitre VIII :
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum|
|
|